• La pédagogie personnalisée

    Depuis cette année, j'ai commencé une nouvelle formation sur la pédagogie personnalisée

    Pour moi, mettre en oeuvre la pédagogie personnalisée aujourd'hui me permet de prendre l'élève dans son intégralité : corps, cœur, esprit et âme. Elle me permet aussi d'observer, de prendre du temps auprès de mes élèves. Arrêter de courir constamment. 

    Je propose donc dans ma classe un dispositif de différenciation afin que tous les élèves puissent acquérir les différentes compétences grâce à un parcours adapté à chacun. Pour l'instant, je le fais en fin d'après midi (cf. emploi du temps). 

    A travers ce temps d'ateliers personnalisés, j'invite les enfants à s'engager personnellement dans la construction de leur savoir. C’est permettre à l’élève d’accéder à l’autonomie nécessaire pour réaliser ces propres choix. J'ai mis en place un plan de travail qui reste à travailler. 

    Avec cette formation, j'ai découvert des pédagogues comme Maria Montessori, Hélène Lubienska de Lenval, le père Faure. 

     

    Présentation

    Je suis enseignante en cycle 3 depuis maintenant 12 ans.

    J’ai toujours enseigné en petits groupes, très peu en collectif. J’ai installé au fur et à mesure une pédagogie personnalisée. Pour construire ma pratique, j’ai beaucoup surfé sur le net, notamment sur des sites québécois. J’y ai découvert le ‘5 au quotidien’. J’ai essayé, adapté, amélioré pour mieux m’y sentir… Une auteur que j’apprécie beaucoup c’est Debby Diller. Ces livres sont très concrets et faciles à lire. 

    Il y a deux ans, je me suis lancée dans une formation avec Formiris sur 3 jours à propos de l’enseignement personnalisé et communautaire, ce qui faisait écho à ma propre pratique. Cette formation était organisée par l’association Louis Beaulieu. J’y ai découvert que la pédagogie que j’utilise avait été théorisée depuis longtemps par le père Faure. A travers son enseignement, on retrouve une filiation avec Montessori et Lubienska de Lenval. Je me forme donc actuellement sur Paris avec cette association

     

    Pourquoi j’en suis arrivé là ?

    Aujourd’hui, nous sommes face à des classes de plus en plus hétérogènes. En CM, je dois enseigner les fractions, les nombres décimaux en mathématiques par exemple, en sachant que certains n’ont pas la structuration de la frise numérique de 1 à 100 et que d’autres gèrent totalement les calculs sur les nombres décimaux dès le mois d’octobre. Et nous, enseignants,, nous devons continuer d’avancer dans le programme. Cela créant une grande frustration !

    La pédagogie personnalisée est une réponse à ce souci que nous avons de prendre chaque enfant là où il en est, pour l’emmener au meilleur de lui-même.   

     

     Comment j’ai fait ?

    D’abord j’ai mis 12 ans pour arriver là où j’en suis … donc il faut aller pas à pas et avec les moyens que nous avons, surtout ne pas mettre la barre trop haute.  

    Pour moi, quelques aspects me semblent importants dans cette façon d’enseigner : la construction de la personne (prendre la personne en compte dans son intégralité : corps, esprit, cœur et âme), la manipulation et le geste, le développement de l’autonomie et la dimension communautaire.

    D’abord un petit coup d’œil sur mon emploi du temps. 

    Deux matins par semaine, je fais un accueil échelonné. Les élèves peuvent venir s’installer dans la classe et faire des activités autour de ce qu’on appelle au Québec : la littératie. On retrouve dans ces ateliers : de l’écriture (un jogging d’écriture pour l’imagination, des pages d’écriture), de la compréhension (des écoutes de textes, des textes à lire à voix haute pour travailler la fluence), de l’orthographe (pour travailler les mots clés ou les régularités orthographiques). Pour moi, l’objectif de ce temps ne concerne pas vraiment les apprentissages qu’on peut y faire. Non, c’est de rentrer en classe de manière personnalisée et progressive, à son rythme. Pourquoi ne le faire que deux matinées par semaine ? Les autres matins, je fais l’accueil des élèves à l’école au portail.

    Ensuite, le matin, on retrouve mes ateliers de mathématiques et de français. Ceux-ci se découpent en trois temps : les ceintures de compétences (totalement personnalisées pour chaque enfant), un exercice de réactivation différencié et un atelier dirigé avec moi sur le tapis. Chaque atelier dure 20 minutes. Faire ces groupes de niveau me permet d’être au plus proche de leurs besoins, d’adapter les séances, les exercices d’application, les outils à leur disposition. Pendant ces temps d’ateliers, ils ont accès à des outils, du matériel aidant : des vues d’ensemble, du matériel de manipulation, des Bescherelles, ...   

    J’ai aussi instauré un temps d’ateliers personnalisés en fin de journée. Concrètement, cela allège ma préparation au quotidien (ce qui n’est pas du luxe avec 32 élèves). Par contre, il y a énormément de travail en amont pour planifier et personnaliser. J’apprécie réellement ce temps : je peux observer chaque enfant dans sa façon de fonctionner face à un exercice, me ‘pauser’ à côté des enfants en besoin… prendre enfin le temps et arrêter de courir, juste observer mes élèves.

    Concrètement, pendant ce temps d’une heure et demie, les enfants s’inscrivent sur un atelier grâce au tableau d’enrichissement affiché au fond de la classe. 

    J’aimerais bientôt construire une petite fiche leur permettant d’anticiper, de planifier leur travail sur la semaine suivante. Ensuite, ils prennent leur atelier à un endroit précis et suivent leur plan de travail. Les enfants s’inscrivent, s’installent, s’approprient le matériel, manipulent… Ils peuvent changer d’ateliers, demander de l’aide, partager avec un autre élève. Dans ces ateliers, il y a de la recherche, de la manipulation, du tri, des exercices auto correctifs…  Quand l’enfant a fini une activité, il doit venir me serrer l’épaule. Si je suis libre, je regarde, j’en discute avec lui et il peut colorier son avancée dans le plan de travail. Quand toutes les activités du tiroir sont faites et maîtrisées, l’élève peut passer la validation. Cela lui permet de se situer lui-même dans les objectifs. Mon plan de travail touche toutes les matières : les mathématiques, le français, la lecture, la découverte du monde, l’anglais, l’informatique… Cela est très varié. L’année prochaine, le plan de travail contiendra toute la programmation de l’année.

    A la fin de l’atelier, je mets une petite musique, ils rangent leur atelier et viennent s’installer pour un temps de mise en commun. Lors de cet échange, les enfants peuvent partager leur ressenti, leur réussite, leur difficulté, leur vie dans la classe… ce qui fait écho à un autre temps de la classe : le conseil de classe. Ces moments là nous permettent de faire ‘communauté’.

    Je fonctionne maintenant plus ou moins en classe flexible. J’ai libéré au maximum les espaces de circulation. J’ai prévu un espace pour travailler au sol, cet espace me sert aussi de lieu de rassemblement. Je me suis beaucoup aidé d’un livre de Debbie DILLER pour aménager ma classe. Le matin, nous changeons aussi de place selon les groupes homogènes que j’ai mis en place au cours de l’année, pour les mathématiques et le français. Pour les séances en collectif, les enfants peuvent se déplacer et trouver une place plus adaptée pour eux. Sur le temps d’atelier personnalisé, il n’y a pas de place attitrée. Cela répond à un besoin qu’ont certains  enfants de bouger, d’être dans le mouvement.

    Le matériel est réparti dans la classe, facilement accessible et selon la matière.

     

    Pour quoi continuer ?

     

    Parce que je me sens bien et que les enfants aussi ! 

     


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